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"Elke regio dient de gevolgen te dragen van zijn beleid"

De transfers blijven de gemoederen beroeren. Het Franstalige Trends Tendance besteedt er deze week (18 juni) zelfs een themanummer aan. De studie van het onderzoekscentrum Cerpe van UNamen staat centraal. Voor PS komt Elio Di Rupo aan het woord. Voor N-VA Veerle Wouters en Hendrik Vuye onder het motto: elke regio dient de gevolgen te dragen van zijn beleid.
« Chaque Région doit assumer les conséquences de ses choix politiques »
La N-VA estime que les transferts découlent des politiques menées par les différentes entités et qu’ils ne relèvent donc pas de la solidarité interpersonnelle. Les explications de la députée Veerle Wouters et de son chef de groupe à la Chambre Hendrik Vuye.
L’étude de l’Université de Namur montre que les transferts interrégionaux en Belgique sont dans la fourchette basse des transferts au sein des pays européens. Ne faut-il pas, dès lors, les considérer comme « normaux » ?
Hendrik Vuye. Pas du tout, nous parlons d’un montant énorme, d’environ 7,8 milliards, selon l’étude que vous citez. La comparaison avec d’autres pays est faussée en raison de la frontière linguistique et de l’existence de deux démocraties en Belgique. Il ne s’agit donc pas de transferts entre les personnes, comme le disent les responsables francophones, mais bien entre les Régions. Dans les pays homogènes, les transferts présentent moins de problèmes. Les transferts entre des provinces flamandes ne me posent aucun problème, c’est la solidarité.
Mais ce sont quand même des gens qui bénéficient de ces transferts…
Veerle Wouters. Non, ce n’est pas chaque Wallon qui reçoit quelque chose, c’est la Région qui reçoit l’argent et qui l’utilise comme elle l’entend.
Hendrik Vuye. La solidarité interpersonnelle, cela existe au sein d’une famille. Ici, nous parlons d’autre chose et d’autres montants. C'est en réalité une solidarité interrégionale.
Les bilans des différentes institutions de la sécurité sociale montrent que les dépenses sociales sont réparties grosso modo selon la population. Les transferts proviennent des recettes, avec une contribution plus importante des citoyens du nord. N’est-ce pas tout simplement le principe de la redistribution par l’impôt ?
Hendrik Vuye. Il ne faut pas présenter cela comme une fatalité. Les Flamands paient plus d’impôts, parce qu’ils sont plus nombreux à travailler. L’écart de taux d’emploi provient de la différence des politiques menées.
Veerle Wouters. En Flandre, les demandeurs d’emploi sont activés jusqu’à 65 ans et en Wallonie jusqu’à 50 ans. Voilà la réalité du déséquilibre.
L’activation est forcément différente dans une Région où le taux de chômage est élevé, c’est pour cela qu’on a régionalisé cette matière…
Veerle Wouters. Il y a pourtant des emplois vacants aussi en Wallonie, des métiers pour lesquels on ne trouve pas de candidats. Je viens du Limbourg. De nombreux limbourgeois vont travailler à Bierset, mais je vois peu de Liégeois qui viennent travailler en Flandre. Pourquoi cette différence ?
Ce n’est pas forcément une question linguistique : de nombreux Français travaillent dans le Courtraisis…
Hendrik Vuye. Pourquoi ? Parce qu’en France, le chômage est limité à deux ans. Nous avons un système qui n’existe qu’en Belgique. Nous prônons la limitation dans le temps des allocations de chômage. Et cela ne nous empêche pas de défendre une vision très sociale : pendant deux ans, les allocations seraient plus élevées qu’aujourd’hui, pour apporter par exemple un peu de sécurité à celui qui perd soudain son emploi et qui a un crédit hypothécaire à honorer. Après, il y aurait une année d’activation et de formation. Et ce n’est qu’ensuite, après trois ans, qu’on passerait au CPAS, avec toujours un revenu au-delà du seuil de pauvreté européen.
Croyez-vous à un redressement économique de la Wallonie et de Bruxelles dans les prochaines années ?
Hendrik Vuye. Le jour où les Wallons et les Bruxellois voudront réellement y croire, ils y parviendront. Je ne vais pas vous dire si le Plan Marshall est une bonne ou une mauvaise politique, je respecte les choix des électeurs wallons et bruxellois. Mais la Région doit assumer les conséquences de ses propres choix.
Veerle Wouters. Il est démocratiquement légitime de s’interroger sur l’utilisation des transferts, des moyens reçus par la Wallonie et Bruxelles. D’après les chiffres de l’IWEPS (institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique), malgré tout cet argent, la pauvreté et le décrochage scolaire augmentent en Wallonie. C’est quand même hallucinant. Il faut vraiment plus de transparence dans ces transferts, plus de responsabilisation de chacun.