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Communautair project: dubbelinterview in La Libre

Bart De Wever heeft Veerle Wouters en Hendrik Vuye niet toevallig gekozen, schrijft La Libre. Ze zijn "parmi les députés N-VA les plus durs sur le plan communautaire". Veerle en Hendrik lichten in dit interview een tipje van de sluier op. Ze gaan met 100% inzet voor het instittioneel project.
La N-VA est critiquée pour son manque de présence sur le terrain communautaire. C’est en réponse à cela que le parti entame une réflexion communautaire ?
Hendrik Vuye : Nous sommes conscients de ces critiques venant du mouvement flamand et même de l’intérieur du parti. Il fallait envoyer un signal. Mais la première fois que Bart De Wever m’a parlé de l’idée de lancer une réflexion institutionnelle, c’était en mai dernier.
Concrètement, quelle est votre mission ?
Veerle Wouters : La N-VA a eu son congrès sur le confédéralisme en 2014 (lire ci-contre). La base existe. Notre première tâche sera de transformer cela en textes de loi et d’approfondir encore la réflexion. Ensuite, nous devrons réfléchir et parler avec d’autres personnes, d’autres partis, d’autres groupes pour trouver des soutiens dans la population pour aller vers le confédéralisme. Il faudra faire vivre le débat en Flandre.
Quelles sont les pistes concrètes sur lesquelles vous travaillez ? Suppression du Sénat, réforme de la monarchie… ?
HV : La suppression du Sénat, ça, c’est écrit dans les astres. Il n’y a plus que Christine Defraigne (NdlR, présidente MR de l’assemblée) pour croire qu’il a encore un avenir… (rires)
VW : Sur la monarchie, nous préparons un livre qui sera publié le 9 avril. Nous avons déjà déposé des propositions de loi en la matière, notamment pour la suppression progressive des dotations royales. Nous préparons 25 propositions en tout sur la monarchie. Ce sera le premier élément que nous rendrons public dans notre réflexion.
Pensez-vous que les autres partis politiques flamands vont vous suivre dans cette voie ?
HV : Les partis se taisent pour le moment, mais pas leurs députés. Hendrik Bogaert (CD&V) vient d’écrire une carte blanche dans laquelle il explique que la sixième réforme de l’Etat est très mauvaise et qu’il en faut une nouvelle. C’est exactement le même constat que nous. Et je vois que Wouter Beke (président du CD&V) ne le contredit pas. Il a juste critiqué le timing. Je crois que toutes les formations politiques flamandes sont convaincues qu’il y aura une septième réforme de l’Etat.
Après 2019 ?
VW : Ça, oui. On respectera le “standstill” (NdlR : le gel) communautaire au niveau fédéral.
HV : Mais rien n’interdit la N-VA de continuer sa réflexion sur le volet communautaire.
L’opposition francophone pointe régulièrement le fait que le communautaire se cache dans tous les dossiers.
VW : C’est ce que nous avons toujours dit ! En Belgique, la répartition des compétences est tellement peu cohérente que, effectivement, chaque dossier peut avoir un aspect communautaire. C’est la conséquence du manque d’homogénéité des compétences entre les niveaux de pouvoir. Quand l’un veut faire quelque chose, ça a des conséquences sur l’autre. Ça ne va pas.
On l’a vu avec le tax shift fédéral, qui a un coût pour les Régions.
VW : C’est le problème de la loi spéciale de financement. Si on diminue l’impôt au fédéral, les régions perdent de l’argent. Et que risquent-elles de faire ? Augmenter leurs impôts… Ça n’a pas de sens. Le manque d’homogénéité des compétences induit des incohérences dans les décisions prises. Et je vois que ces questions, on se les pose aussi en Wallonie. Personne n’est content avec cette loi de financement.
Ce serait la première chose que la N-VA voudrait modifier en cas de 7e réforme de l’Etat ?
HV : Certainement.
Et régionaliser la fiscalité ?
HV : Oui, parce que ça fait partie de la responsabilisation des entités. Pour nous, le modèle confédéral repose sur trois éléments. Un : des compétences homogènes. Deux : des compétences exercées là où il est le plus facile de trouver un consensus politique – et ce n’est pas au niveau fédéral. Trois : la responsabilisation, c’est-à-dire faire en sorte que chacun assume les conséquences de ses choix.
Qu’est-ce qui restera au niveau “national” ?
HV : Le confédéralisme, c’est aussi une question de méthodologie : réfléchir à ce que nous voulons faire ensemble et non à simplement à ce que nous pouvons faire ensemble. Didier Reynders (vice-Premier MR) se pose d’ailleurs la même question.
Les dossiers à régionaliser en priorité ?
HV : La totalité des leviers socio-économiques : fiscalité, emploi, concertation sociale, sécurité sociale…
Certains, dans votre parti, pensent qu’on pourrait avoir un gouvernement Michel II en 2019, en prolongeant le gel communautaire.
HV : Ce n’est pas la N-VA qui décidera d’une 7e réforme de l’Etat, c’est l’électeur.
Paul Kumpen, le président du Voka (le patronat flamand) s’est dit satisfait des décisions du gouvernement Michel. Dans ce contexte, selon lui, le communautaire est secondaire. Que lui répondez-vous ?
HV : Qu’il se trompe… Les mesures socio-économiques sont réalisées par un gouvernement dans lequel le MR est le seul parti francophone. Or, Elio Di Rupo a déjà annoncé qu’il allait modifier certaines mesures si le PS revient au pouvoir. Le patron du Voka a peut-être raison à moyen terme, tant que l’on mène la politique actuelle. Et il y aura peut-être un gouvernement Michel II, je ne l’exclus pas. Mais si le patron du Voka veut que l’on poursuive la politique actuelle à long terme, il devra se faire à l’idée du confédéralisme.
Donc, pour vous, il n’y aura pas d’office une réforme de l’Etat en 2019 ?
VW : D’abord les élections ! Si vous nous demandez s’il faut une réforme de l’Etat en 2019 : oui, évidemment ! Mais c’est l’électeur qui décidera.
On n’a pas l’impression que tout le monde partage votre avis à la N-VA.
HV : La N-VA est un grand parti populaire. Qu’il soit traversé par des accents différents, c’est normal. Et nous deux, nous représentons l’accent communautaire.
En 2025, la Belgique aura disparu pour vous ? Pour reprendre les récents propos de la ministre N-VA Liesbeth Homans.
VW : On verra bien.. Il y aura les élections en 2019. On verra alors où nous en sommes en termes de répartition des forces politiques. On ne peut pas fixer une année pour la fin de la Belgique. Mais on constate une évaporation progressive de la Belgique après chaque réforme de l’Etat qui survient tous les 10 ans environ. Donc, la logique, c’est d’avoir la prochaine réforme de l’Etat en 2021.
L’ULB et l’UCL viennent de publier une étude qui montre que la jeunesse flamande est moins séparatiste que les générations précédentes. Mauvaise nouvelle ?
HV : Venant d’une université, l’inverse m’aurait vraiment étonné… Une recherche pareille c’est vraiment de la science-fiction. Vous pouvez influencer les résultats par les questions que vous posez. J’ai été trop longtemps actif à l’université pour ne pas connaître tous les trucs que l’on peut utiliser en sciences humaines… Quelle est la question ? Comment est-elle formulée ? Ça influence l’enquête. Si on demandait à une université de déterminer le prochain score de la N-VA aux élections, certains nous mettraient à 3 %, en dessous du seuil électoral…
Ne mettez-vous pas le MR en difficulté avec votre réflexion institutionnelle ?
HV : Une majorité, ce n’est pas la fusion de 4 partis… Chacun a le droit de mener sa réflexion. Le MR nous met aussi parfois dans l’embarras avec certaines décisions. Linkebeek, par exemple. Mais notre relation avec le MR reste cordiale.